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100 miles du sud de la France - 10 au 12/10

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100 miles du sud de la France - 10 au 12/10 Empty CR de Simon sur le 100

Message par stephane37 Ven 17 Oct 2014 - 13:45

par SimonM le Mer 15 Oct - 18:03
Salut les gens ;

Un petit mot pour vous remercier de vos messages d’encouragement et pour vous dire qu’on n’est pas mort, frustrés un peu quand même car malgré les circonstances pas forcément favorables cela aurait été jouable de passer l’arche à deux cette fois, repartir avec la casquette de finisher et crâner avec place .
Par ordre d’importance les raisons d’un échec

- L’état nauséeux d’Olivia au départ au début on se disait qu’Arnaud avait eu la même chose sur le Tor donc c’était bon signe, mais finalement je crois que faire 50km en ne buvant qu’ 1/2l d’eau c’est bon pour le régime mais ça n’aide pas à la performance .
- La pluie qui a rendu les descentes techniques et le parcours en lui-même pas si roulant que ça : on s’était inscrit pour voir si on pouvait finir un ultra « roulant » (cette fois-ci on avait regardé le road book pourtant et le profil est descendant donc « en 30h c’est plié ») en fait non !
- Certaines portions un peu plus longues que prévu : cela n’a pas trop d’importance quand on est large sur les barrières mais quand on est à la traine cela les fait se rapprocher bien plus vite !
- Le train du retour qui nous attendait à Carcassone : même avec des barrières décalés le timing n’était pas prévu pour arriver à 17h à Argeles
- La barrière horaire du Perthus à géométrie variable : 7h30 sur les ravitos avant et 6h30 une fois sur place
- La grosse douche avant le Perthus : 5 cm d’eau sur la route en 30s et pas d’affaire sèche à se mettre à la base de vie
- Les serre-fil pressés d’aller se coucher
- Et pour finir le cerveau qui nous a conseillé de ne pas repartir : c’est étrange parce que je pensais qu’il dormait depuis un moment lui (c’est fou les trucs qui se promènent dans la forêt après deux nuits blanches)….

Dommage car après coup le plus dur était fait, la dernière monté a été raccourcie et les derniers coureurs (une trentaine) n’ont pas pu faire la descente finale car jugée trop dangereuse après l’orage, du coup navette jusqu’à 5km de l’arrivée. Cela n’aurait pas changé grand-chose au fond (au final on avait qu’à avancer plus vite) mais pour la forme cela aurait été bien de figurer au classement.

Pour la course en elle-même je laisse Olivia dans son style plus littéraire vous la raconter. On peut quand même tirer un coup de chapeau aux organisateurs qui ont fait un bel évènement pour une première. Pour le parcours on aime ou on n‘aime pas mais on peut juste regretter d’en faire les 2/3 de nuit.

Il parait qu’on revient plus fort après un échec alors on a hâte de se trouver de nouveaux objectifs parce qu’il n’y a pas eu que des points négatifs, on a pu: tester nos nouvelles chaussures et on en est content, gouter au sandwich Tuc/pâte d’amande, progresser en calcul mental, gouter à l’Overtims thé pêche (c’est dégeu), vérifier l’étanchéité des frontales (vu l’orage qu’on s’est pris je pense les utiliser en plongée en toute confiance), voire ma chérie déguisée en Ferrero Rocher, profiter du lever de soleil sur le Canigou…….Il y a des choses qui ne s’achètent pas pour reste il y a Mastercard.

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Message par stephane37 Ven 17 Oct 2014 - 13:42

par Olivia Hier à 23:25

Salut à tous ! Very Happy

Ces 100 miles en effet ont été .....surprenants, à croire qu’on ne cherche que les ultra « échalotes »… Question

Ils paraissaient roulants pourtant, presque gentillets, avec leur 9000m de D- pour (à peine) 7600m de D+ : Seb Buffard gagne en 27h alors qu’on l’attendait en 18 Question , 90 coureurs sur plus de 300 au départ ont parcourus l’intégralité du tracé Question Question , Gégé a 180 km a son compteur pour 164 km annoncés… scratch

Simon et moi n’arrivons pas à comprendre ce qui explique cette progression aussi lente :

La technicité ? Rien à voir avec l’échappée belle, ou le GR20. Seuls les alentours du Canigou sont pleins de pierres piégeuses, mais une bonne partie du chemin s’est faite sur pistes larges, plates, descendantes…

L’altitude ? On quitte Font-Romeu directement, on redescend donc très vite. Dommage d’ailleurs car le franchissement du Fort (Vauban) de Mont-Louis (pas sur Loire , Citadelle qui est d’ailleurs un CNEC centre National d'Entraînement Commando) est un beau passage.

L’avancée longtemps de nuit peut-être, car en partant à 15h, avec la pluie qui s’ajoute à la fête dès la fin de soirée du vendredi, on allume tôt : 19h/19h30 et on n’éteint que 12h après…

A part quelques « bizarreries » de kilométrage (quand on aime on ne compte pas… certains coureurs ont beaucoup râlé quand même (pas nous), …et pour de vrai !), le parcours un peu longuet et monotone entre Arles et le Perthus, (surtout quand on sait que notre beeeeelle région est capable d’offrir BEAUCOUP mieux !), on ne peut pas dire que cette édition 0 soit du pur VO2, ou un ratage total : l’ambiance de l’ultra est là (puis ils sont forts les catalans à farandoler sur les sommets, et ce malgré les conditions difficiles de nuit et de froid). Certes, on n’a pas eu notre magniiifique vue plongeante sur la mer bleue d’Argeles au soleil de l'été qui sera à coup sûr Indien (on n’est pas les seuls…., mais le road book l’annonçait bel et bien comme cela) , mais on a pu fouler tour à tour les beaux petits sentiers verts et humides au pied du Canigou, se régaler des larges perspectives qu’offraient les forêts tachées d’orange et de jaune des premières percées d’automne, sentir cette ambiance particulière et particulièrement « chaleureuse » des petits refuges de montagnes quand tout le monde a froid, ou faim, ou besoin de réconfort ou de motivation, voir scintiller à nos pieds ces villes, villages, français, catalans ,espagnols, littoraux, montagnards ou y arriver de jours par de minuscules ruelles avec toute la vie qu’elles déploient.

Bref, on aime encore le Sud. Puis surtout, et directement, l’équipe d’organisation a admis ses « erreurs » et s’est remise en question :

Sébastien Dechonne, directeur de course, écrit dans son débriefing aux coureurs qu’il « souhaite tout d'abord revenir sur une erreur d'appréciation importante de la difficulté de nos deux parcours. » Il la conclue par : « très simplement: on a ramassé, on s'est régalé et on a beaucoup appris... »

Voilà pour ce qui est du contexte, quant à notre « course »…

Après 2, 3 jours et un coup d’œil aux résultats, nous méritions en effet de faire parti de la floppée des 48h12 repêchés… on n’aurait rien gagné de plus (même pas les points utmb apparemment… No ), si ce n’est la casquette rouge de jocolor . Je suis déçue pour Simon oui, car il pouvait aller au bout aisément, et il m’a attendue, supportée et tractée sans rien dire. Pour ma part j’en ai fait bien plus que ce que j’ai pu imaginer pendant la course… Embarassed

Syndrome Arnaud, syndrome Gégé… cela aurait pu être de bon augure mais ce vendredi j’ai la nausée (Gégé a soi-disant lui aussi la chcoumoune depuis quelques jours) et c’est vraiment fâcheux car Simon et moi nous trouvons en forme (sommes en forme !). Very Happy (Est-ce d’avoir exagéré sur le « plein » d’avant course ? pig elephant Donc : Au 40e km, j’ai l’impression d’en avoir fait 120, au 80e j’ « étais » déjà assise dans la voiture de mes parents en train de rentrer au bercail, la présence de ma family à la base de vie et le partage de 10 km de course avec mon frangin m’on donné le sursaut nécessaire pour m’y réatteler ; L’espoir a repris. Vif, puis moins vif. Au 110e je suppliais, tractée au bout de 3 brins de rubalises, les serres-file de me porter jusqu’au prochain ravitaillement… pale et depuis je m’accrochais lamentablement à Simon dès que le terrain faisait la moindre bosse.

Abattue et impuissante devant la moindre once de D+, mais encore bien alerte et vive sur le plat, l’idée de boucler ces 100 miles était perpétuellement ravivée et à l’approche du Perthus, serait-ce par inconscience, ou sans-gène, j’étais persuadée qu’assistée de mon « tire-fesse », nous allions y arriver. D’autant que nous avions en ces heures presque funestes toute la compagnie, sonore et visuelle, offerte par deux nuits d’ultra-trail au grand air ; des marres au canards aux raves parties géantes, en passant par le barnum du ravito esquissé par le moindre rocher (mais ça encore c’est normal….)

_« Simon, il doit y avoir un paquet de marres, t’entends tous ces canards ? »
_« ……euh… », Question
_ « Ouaou Simon c’est quoi cette méga teuf, c’est parce qu’on est samedi ? C’est ça oui, on est samedi. »
_ « … ??? » re- Question

Puis, t’enlèves la capuche, et là y’a plus de canards, tu remets la capuche, y’a des canards ; les canards sont dans la capuche, comme le boucan de la rave ! Les yeux et l’esprit jouent les mêmes tours, au milieu des calculs improbables d’estimations estimatives de prévisions d’horaires prévisionnels… aussi le temps passe et la course avance…

…jusqu’au grain. Un grain de malade !!!!! What a Face Les pieds sous l’eau en moins de 10 min, pourtant on est sur pilotis avec nos Hoka! Impossible de voir le balisage, de voir sur quoi on marche, ce qu’il y a autour. Trempés jusqu’au peu de couenne qu’il nous reste, bernés sur la barrière horaire, encouragés à arrêter par l’orga et le dehors, inconsciemment conscients de l’horaire du train de retour, on s’arrête au Perthus et on ne repart pas.

Pouén pouén pouén pouén Embarassed

Facile le « si on avait su »… (si on avait su la navette, le shunt, les 10 km restants, l’arrivée possible pour midi…) un peu amer aussi. Bonne décision tant qu' on ne savait pas, mauvaise quand on a su. (comment ça allait se passer).

Désolée de vous avoir laissé y croire, et merci pour vos encouragements ! Bravo à Gégé of course, et Simon…. nous en avons déjà (beaucoup) parlé Embarassed Wink I love you

L’équipe promet de s’améliorer pour 2015 (vous aurez suffisamment d’eau pétillante sur les ravitos), ils ont intérêt car ils auront la concurrence redoutable du trail des b***** , dans le 37 le même we Rolling Eyes mais ce n'est que partie remise et je compte bien sur vous les tititis pour rassembler une équipe vengeresse bien remontée pour aller en 2016 rouler tout shuss vers la mer, et pas se laisser impressionner par ce petit ultra en descente pour membres du 3ème-âge obligés de se payer une excursion en bus ! cheers
sunny

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Message par stephane37 Ven 17 Oct 2014 - 13:31

par Gégé Hier à 8:42
Je vais faire comme les autres et morceler le CR.

1 ère partie :
Je suis (j’étais) maudit sur Ultra et mon abandon au GRP alors que j’étais en super forme physique m’a forcément marqué.
Et je me suis rappelé de cette course… Je me suis dit qu’étant en forme je n’avais presque rien à préparer physiquement et que je pouvais me concentrer sur la psychologie de la course. Je me suis donc inscrit au tout dernier moment au désespoir de Julia qui m’a dit que j’irai seul….

Pendant ce mois et demi j’ai vraiment essayé de comprendre la course longue et de trouver des parades à cet ennui qui me mine sur ces courses sans rythme, je suis un impatient et mal formaté aux courses de 40 heures. Pendant les longues séances d’entrainement j’ai testé quelques trucs que je suis allé puiser dans des lectures, et j’ai vu que certaines choses marchaient. Très bien, testons ça en course !!

A 15 jours de la course j’étais au top. Quand j’ai fait les 15 kms de la Bernache je l’ai caché un peu mais j’avais le moral du tueur !!
Et puis une semaine avant de partir j’ai choppé une grosse crève qui m’a ruiné jusqu’au matin même de la course. Bouffées de chaleur, pas de jus, appétit d’oiseau, petites étoiles en fermant les yeux… les jours passaient et rien ne s’améliorait.

Je ne vous raconte pas comment je me suis pointé sur la ligne de départ car les presque 1000 bornes la veille (Tours Font Romeu puis Font Romeu Argeles), malade dans l’auto sont déjà une aventure éprouvante.
Bref je me retrouve hors du bus d’Argeles /Font Romeu le matin dans le froid avec presque tous les cafés fermés et 5 heures à attendre seul habillé en traileur.
Vers midi je retrouve Olivia et Simon et on va manger les pates ensemble. Et je suis étonné d’avoir de l’appétit car j’arrive à manger mon assiette normalement.
On attend encore 2 heures et le départ est donné.

Cela fait des heures que j’attends ce moment pour savoir si je suis en état de courir ne serait-ce que 5kms. Les 2 footings de la semaine ont été catastrophiques.
Le départ est sympa, facile, beaucoup de beaux chemins, du public et je suis bien donc forcément le moral est bon et parti presque derrière, je remonte du monde.
A ce moment je me dis que le tracé de cette course est vraiment facile…

Et puis la première vraie coté arrive et là je vois que je suis vraiment malade. Le cœur monte à toute vitesse et je fatigue anormalement. A la bascule j’ai du mal à courir, plus de jambes et asphyxié. Je ne m’affole pas, j’attends que ça passe et je repars en courant.
Pendant 25 kms de magnifiques paysages je fais mon chemin sans me prendre la tête. Je m’alimente toutes les heures, je bois régulièrement, j’essaye de bien gérer, je me fiche de mon temps et du classement.

La nuit arrive vite et la pluie avec et là le tracé change du tout au tout et on est partis pour des kilomètres de galère. Des trombes d’eau, de la bouillasse de partout, des rochers hyper glissants, la moyenne en prend un coup et on n’avance plus. Je suis un groupe et m’accroche au pas des autres.
Mais niveau moral tout va assez bien, le rythme plus lent m’aide et finalement la nuit on ne gamberge pas, on cherche son chemin, on surveille le sol…

Au kms 35 il y a un coup de cul avant de basculer sur la descente de la première base de vie. Et après 3 minutes de montée, miracle. Je ne suis plus essoufflé, j’ai des jambes de feu, je suis au top physiquement et j’ai la méga banane. Je double du monde et je descends avec 2 gars à fond la caisse dans la bouillasse.

J’arrive à la première base de vie euphorique. Je me change, recharge en gels et envoie un SMS à Julia en lui disant « Ca va et je suis de mieux en mieux ».
Ensuite vient une montée pas facile de 700m D+ que je vais avaler à fond toujours euphorique en doublant 15 gus. En haut je vais payer un peu (mal au ventre) et me calmer.
Les sentiers sont hyper techniques, impossible de courir même en descente, on passe plein de pierriers et je fais un bout de chemin avec un groupe qui comme moi s’attendait à une course facile et qui déchante. Un belge avec qui je reste un moment finira 22 ème. La nuit est longue (12h) et les premiers de la course de 110 bornes arrivent. Ils sont IMPRESSIONNANTS mais tous très sympas, nous encourageant et nous remerciant de les laisser passer.

Au matin je suis encore assez loin de la base de Arles située au km92. Mais en calculant je sais que j’y arriverai après 104 kms à ma montre qui programmée sur 60 s sous-estime les kms. On devra être proche des 110. Je me dis que peut importe combien j’aurai fait, il me restera 76 kms, point barre.
A la dernière descente les organisateurs nous annoncent 9 kms jusqu’à la base de vie, il en faudra 5 de plus et nous sommes tous furieux des infos qu’on nous donne. Il fait beau, le soleil nous fait du bien, je n’ai pas sommeil, la nuit est passé comme une lettre à la poste et vraiment je ne vois pas ce qui va m’empêcher de finir mon premier ultra même si je sais qu’il fera beaucoup plus en distance.

Je suis fatigué mais pas trop, je me suis construit mon échelle de fatigue et je me considère à 1 sur une échelle de 0 à 4. Aucune douleur nulle part, le moral est au beau fixe.

On arrive enfin à la superbe base de vie , spacieuse bien organisée ou je vais même prendre une bonne douche.
Je repars sous le soleil, il fait chaud, grosse montée mais dans les cotes je vais très bien et je double ….

20 kms passent et le sommeil arrive, petite baisse de moral et je me retrouve avec 2 filles. L’une n’a pas de dossard et accompagne l’autre depuis Arles. On commence à discuter et l’accompagnatrice vient de faire le Tor !!! Chapeau bas, respect… on en profite pour parler justement de la psychologie de la course, de la gestion des coups de moins bien… ma baisse de régime est oubliée et à l’amorce d’une très très méchante cote je pars et de nouveau je double pas mal de monde.

Bon OK je n’arrête pas d’écrire que je double en montée donc je devrais être en tête mais comme toujours dans les descentes une partie me redouble…
A la bascule la course change totalement et s’engage enfin sur des sentiers faciles et même parfois trop faciles.

On m’apprend à un ravito que presque 200 abandons sont constatés et je ne suis pas surpris.

Niveau moral rien ne m’atteint et je suis persuadé que cette fois c’est la bonne d’autant que les jambes vont toujours aussi bien. J’attends la troisième base de vie qui marquera la dernière étape.
Proche de la base la nuit tombe et hop on remet les lampes et la Zébra c’est du bonheur, quand je vois avec quoi certains marchent !

par Gégé Aujourd'hui à 7:44
Seconde et dernière partie.

La base du Perthus est pourrie, rien pour se laver, un malheureux lavabo au sous-sol, trop d’accompagnateurs sans gêne, pas de place j’ai envie de repartir mais je trouve un lit de camp et je m’allonge 15 minutes ce qui sera une bonne décision.
On a 1000 mètres de montée devant nous mais même pas peur. J’ai envoyé un SMS à Julia lui disant que 35 bornes en 17h ça devrait le faire d’autant que mes jambes sont en excellent état. J’ai juste très mal sous les pieds.

Les 300 premiers mètres sont trop faciles et monotones, vient ensuite la vraie pente que je préfère, au moins on monte vite et on est dans l’effort. Ravito au ¾ de la pente et là la vraie galère commence. On nous annonce du brouillard, il faut monter à 3 minimum et se repérer à l’auto en haut.
On monte, on atteint la voiture et là on nous demande de prendre le goudron sur 1 kms sans prendre la crête car tout le monde se perd. On prend le goudron dans le brouillard et l’auto nous attend en haut dans la purée de pois.

Là c’est la panique à bord. On ne peut pas prendre le balisage et ils sont entrain de baliser une piste plus bas. On nous envoi sur une mauvaise piste, on fait demi-tour et on revient. Discussion, téléphone. On se regroupe avec d’autres. On repart sur une petite trace balisée en jaune mais le jaune de nuit dans le brouillard c’est dur à voir. 10 gus en train de chercher les traces de GR sur les arbres alors qu’une ne voit pas à 10 m…

Finalement on trouvera la piste. Là on retrouve un groupe paumé. On voit des frontales de partout, froid, vent du diable et brouillard. On suivra la piste pendant 2 heures pour arriver à une descente de dingue où je commence à m’endormir. C’est pénible, tout le monde en a marre, certains lâchent prise mais on doit rester groupir. 800 m de D- vraiment super chauds. Je me dis que je vais au bout si je ne me pête pas un genou ou une cheville, c’est ma trouille…

Finalement on arrive en bas sains et saufs avec tout le groupe mais je décide de dormir 15 minutes au dernier ravito. Tout le groupe sera classé devant moi mais je m’en fiche. De plus je veux savourer les 12 derniers kms seul. Depuis le temps que j’en rêve !!
Une dernière montée hyper raide avec l’orage qui éclate, je suis au milieu des éclairs, il pleut et j’ai peur de prendre la foudre avec mes bâtons. Je me vois raide calciné au bout de mon bâton !! Il faut dire qu’on est au bout de la seconde nuit blanche.
Redescente technique et ensuite 6 kms de piste et ville facile. Je fais la fin avec un gars du 110 mais cette grosse galère dans le brouillard là-haut a gâché le plaisir.

Je passe l’arrivée dans une indifférence émotionnelle qui me surprend.
On est seuls , presque personne à l’arrivée. Je m’assois 5 minutes, prends ma casquette de finisher et je regagne mon auto garée à 100 m.
C’est seulement en allant à ma voiture que je réalise. Enfin je l’ai bouclé cet Ultra et pas un ultra au rabais. Gégé tu peux être fier de toi.

Ma montre est à 179 kms et 8800 m de D+ ce qui en réel vaut près de 190 mais on s’en fiche, c’est fait, peu importe la distance.
Au niveau physique j’ai très mal sous les pieds, je suis fatigué mais zéro douleur aux jambes, c’est dingue.
Je vais au gymnase récupérer mes sacs. A l’hôtel pour une douche et 2 heures de repos et je repars pour 800 kms jusqu’à St Avertin. La folie. A 19.30 je suis chez moi, à 19h45 la machine à laver nettoie la pile de fringue…

Epilogue:
Le Gégé il est content et même très content.
Je me demande maintenant comment je n’ai pas fini le GRP, c’est pourtant si simple.
Pour ‘UTMB c’était autre chose et je n’ai pas de regrets, j’étais cuit physiquement.

C’est somme les Dakar que j’ai finis, je les trouve faciles et ceux que je n’ai pas finis je les trouve compliqués…

Sur le plan physique le bilan est plutôt surprenant. Le seul bobo est une grosse ampoule sous le pied et pendant 2 jours j’ai eu du mal à marcher. Au niveau musculaire zéro courbature mais j’ai une très grande fatigue générale qui met du temps à partir. J’ai du mal à dormir, je me réveille 5 fois par nuit et je somnole plus que je ne dors.

L’objectif est maintenant de finir le boulot donc finir l’UTMB et le GRP et après je prends ma retraite…
Si j’arrive à être aussi bien physiquement en 2015 et 2016, tout ira bien mais à ce niveau on ne sait jamais.
Psychologiquement j’ai beaucoup appris, cette course me laissera d’énormes traces positives.

Et pour finir je trouve toujours que ce qu’on fait Arnaud et Ronan sur le Tor est simplement monstrueux. J’ai beaucoup pensé aux 24 000m de D+ et je ne comprends comment on peut faire ça.

Sur la course elle-même.
Belle course qui a surpris surtout parce que tout le monde s’attendait à une belle balade tranquille.
L’orga a fait des erreurs surtout dans la distance totale mais ils l’on déjà reconnu quand un VO2 persiste à nier. Ils ont déjà fait une info pour lister toutes les modifs pour l’année prochaine.

Je crois que c’est un ultra à faire, il va gagner en maturité et deviendra un classique.
Et si vous ratez votre UTMB ou GRP c’est un bon joker….




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Message par stephane37 Mer 15 Oct 2014 - 9:44

1ère édition de cette course d'un peu plus de 160kms et 7500D+au coeur du parc naturel des Pyrénées catalanes.

Bravo à Gégé pour son résultat
49ème -  Dubuy Gerard [120]- 41:01:40  et 3ème V2H

Tous les résultats sur http://chrono.geofp.com/utfr2014/custom/utfr2014/383.pdf

Bravo aussi à Olivia et simon qui n'ont pas à rougir de leur performance car nous connaissons leur excellent niveau. Ils ont essuyé les plâtres de cette première organisation. On attend leur compte rendu sur les problèmes rencontrés

Voici déjà un premier compte rendu de Gégé:
Je vais vous expliquer cette course dans la semaine car ce fut un truc énorme.
J'ai fait plus de 180 bornes, 90 premiers kms infernaux, des aventures cette nuit.
Le premier est arrivé en 28 heures soit 10 de plus que prévu..

Mais bon je suis content, j'ai enfin bouclé un ultra et quel ultra dans le sens difficulté car pour le reste...  Shocked

Pour Olivia et SImon je me suis douté que les barrières allaient etre difficiles, quand on rajoute de détours et que l'on ne change pas les barriières...
J'ai regardé les classements et les intermédiares... 200 abandons et des temps très longs, la moitié des classés étaient hors délais.
Hier je ne connaissais pas ma place, aujourd'hui oui et c'est sympa. De plus 3 ème V2.

Au niveau difficulté je crois que tout le monde a été surpris. On s'attendait à une course tranquille et on en a pris plein la tronche, le parcours mais aussi la météo.
Plus dur que l'UTMB et GRP mais certainement moins dur que l'Echappée belle. Olivia nous donnera son avis.

Pour Olivia et Simon c'est dommage, ils ont peut etre pensé qu'ils seraient hors délais alors qu'ils avaient fait le plus difficile; juste après moi la dernière partie des 1000 m de D+ a été déviée à cause du brouillard...vraiment dommage et super bravo à eux.

CR dans la semaine...
Gégé

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