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CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013

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CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013 Empty Re: CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013

Message par Invité Ven 15 Nov 2013 - 19:12

Il y également le reportage qui est passé sur D8  -> http://www.d8.tv/d8-sport/pid6632-d8-grand-raid-la-diagonale-des-fous.html?vid=967331

mais je n'ai pas le logiciel permettant d'en faire une 'sauvegarde durable'... Wink

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CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013 Empty Re: CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013

Message par Thierry Ven 15 Nov 2013 - 18:35

Si vous voulez voir un résumé de la course : CLIC ICI

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CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013 Empty Re: CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013

Message par Invité Mar 12 Nov 2013 - 9:13

Avant de commencer la lecture, prenez un verre et installez-vous confortablement, je vais être bavard…..

Diagonale des Fous 2013

Dimanche 13 octobre 9h10 Aéroport Roland Garros  
Après récupération des bagages et passage de la douane, la porte s’ouvre sur….. Robert Chicaud  qui  attend de pied ferme les coureurs (il a vieilli pépère…) Une poignée de main et direction le petit barnum installé sur la pelouse.
Des bénévoles et des membres de l’organisation animent l’espace :   un peu de musique, des petits gâteaux, des bonbons piments,  des samoussas.
Des jus de fruits,  du thé glacé,  du café  et du punch ! (à cette l’heure, ce n’est pas trop conseillé)
Après un petit discours de bienvenue,   quelques mots à chacun, Robert  retourne dans le hall de l’aéroport pour y accueillir les passagers de l’avion d’Air France.

Nous partons ensuite vers l’Apart’hotel de St Gilles où nous séjournerons  pendant 3 jours.
Au programme,  du repos : de toute façon, je ne cours plus depuis le mardi 1 octobre  (blessure au pied,  ligament qui relie la phalange au tarse) et même si j’ai l’accord du kiné, je resterai  tranquille jusqu’au départ.

Mercredi matin, nous sommes récupérés par Anny et Cyrille nos amis qui viennent d’arriver à la Réunion.
Après une brève incursion chez eux au Guillaume (dépôt des valises et déjeuner)  direction le stade de la Redoute.
Il  est  14h, il y a beaucoup de monde… une file interminable de  coureurs (ceux du TdB, de la Mascareignes et du  GR) qui patientent  avant  de passer devant les stands des partenaires.
Pour obtenir le dossard ça a été vite, un peu moins pour récupérer  les maillots, la casquette, le gobelet  et les sacs destinés aux bases de vie.
Je retrouve Thierry (accompagné de ses parents et de Vanessa) et on va  s’insérer dans la file d’attente.
Un peu plus tard, nous verrons  Greg et Séphora , qui en voyant le nombre de personnes…  n’attendront pas avec nous .
De retour au Guillaume,  j’organise ma logistique : sac à dos, sac Cilaos, sac Halte-là et sacs intermédiaires pour Chantal.

Jeudi matin  10h : départ pour  Saint-Pierre où nous arriverons vers midi trente.
Un petit tour vers la zone de départ,  puis direction  un restaurant peï .Un petit repos l’après-midi
Les heures s’écoulent tranquillement jusqu’à 18h30 : c’est l’heure du miam : plat principal, un sachet d’Energy Team
(mini penne, dinde et petits légumes) que Bertrand nous a donné avant de partir.
Nous avions déjà testé ces produits lors de notre périple dans les Alpes (TDS en off) avec Manu, Gégé et Thierry.  
>> C’est un plat complet, bon et à mon avis très approprié avant ce type d’épreuve <<
Ensuite  riz au lait, confipote, bananes etc.

Il est 20h, je rentre dans l’enclos : direction les camions pour déposer les sacs d’assistance.
On remplit le document validant la dépose, une petite signature et direction le contrôle des sacs.
J’ai mis le matériel obligatoire dans une pochette transparente et imperméable, comme ça le  contrôle sera rapide.
Une collation nous attend  sous un grand barnum (du thé, du café.. et des viennoiseries)

Dans l’enclos, je m’installe devant - à  côté d’une barrière-  pour pouvoir  m’appuyer  en attendant  l’heure du départ. J’y retrouve Armand  déjà rencontré en 2010
Pour une fois, je ne me demande pas ce que je fais là..  Je suis zen.
Thierry viendra me rejoindre devant, puis occupé avec Réunion 1re repartira, reviendra.
Je verrai également  Greg et Séphora, mais eux veulent partir plus derrière.

22h40 Arrivée du ministre et de sa cohorte (préfet etc)
Thierry me dit qu’il préfère partir derrière avec Greg et Séphora, du coup je me retrouve seul.
C’est aussi le moment où Armand me donne des infos… ‘’ça va bouchonner après le domaine Vidot’’, ‘’ fais attention, ça va être chaud vers Mont Vert’’.
22h45 : appel des favoris qui viendront se placer devant, sous les objectifs des photographes et des caméras
22h55 : tout à coup un mouvement de foule, je ne comprends pas..  ça court, ça bouscule sec !  
M…  on est partis !  je déclenche le chrono , que j’arrêterai 30 secondes plus tard.
En fait il y avait un double sas, ils ont libéré le premier, du coup je me retrouve avec 200 personnes devant, tant pis.
23h00 les tambours résonnent de plus en plus fort, c’est parti !
La première vision, c’est cette foule compacte tout au long du parcours dans St Pierre. C’est dingue le nombre de personnes qui sont massées des 2 côtés de la route, ça crie, ça applaudit.  
Une sacrée ambiance de la part des spectateurs,  il y a beaucoup plus de monde qu’à cap méchant.
Je me cale sur 11km/h maxi  sur le bitume, on approche du premier CP, il y a toujours du monde pour nous encourager.

Km 7  Bassin plat (il est 23h38) : pas d’arrêt, je suis parti avec le plein d’eau. Un peu d’avance sur le timing prévu..
C’est nuit de pleine lune, les rubans de lumière qui serpentent derrière, indiquent qu’il y a beaucoup de monde.
Pour aller au domaine Vidot ce seront des sentiers, de petites montées, des faux plats, on traversera des parties où règnent les goyaviers et où se développe ce fléau de vigne marron.

Km  15 Domaine Vidot (0h41) : le plein svp, deux gobelets de soupe, de l’eau mais pas de coca (hein Pierre..)
Direction la forêt de Mont Vert les hauts : d’un seul coup ça n’avance plus et derrière ça s’agglutine…
On peste contre ceux qui n’avancent pas, tout ces efforts pour rien, ça fait ch…
J’en profite pour grignoter un peu et mettre mon coupe vent, parce qu’on se refroidit vite
Finalement ça repartira doucement, je n’ai pas vraiment comptabilisé le temps, mais je pense que l’on a perdu une bonne vingtaine de minutes à minima.
Maintenant  j’ai chaud, je m’arrête pour retirer le coupe vent et vois deux bolides débouler, Greg et Séphora  !

Km 24km Mont Vert Les hauts (3h01) :  un seul  bidon à remplir, de la soupe, des morceaux de banane plantin coupée en 6 morceaux …  un peu de pain avec du pâté.
Je repars en même temps que le (dossard 1818) qui a un pansement couvrant intégralement son crâne
Il me raconte sa mésaventure et dit être le ‘responsable’ du bouchon, il s’est pris un pied dans une racine et boom sur la tête : bilan une coupure du cuir chevelu sur 6cm assez impressionnante. Ca pissait le sang, des gars l’on aidé pour refermer la plaie avec des pansements, puis protéger le tout .
A Mont Vert il n’y a pas de médecin, on lui a dit d’aller jusqu’à Piton Textor  pour en trouver un.

Km 35 Piton sec (5h12) nous arrivons ensemble, mais lui repart aussitôt après avoir fait le plein
Les ravitos intermédiaires se ressemblent, parfois du jambon ou du gruyère remplacent le pâté.
Cette fois, la peau des tronçons de bananes a été enlevée, pas terrible..
Quand on voit des coureurs prendre et relâcher des morceaux,en prendre d’autres, avec des mains qui ont touché des rochers, des arbustes ou autre chose...  imaginez le bouillon de culture !

km 40 Piton Textor (il est 6h22) : c’était la 1re difficulté et  je repense à une réflexion de Thierry
‘’on peut comparer le parcours jusqu’ au Piton Textor au trail du  Vulcain . C’est quasiment identique avec 40km,  un d+ de 2000m et on met un peu plus de 7h’’.  
Bonne analyse Thierry, tu avais raison.
Maintenant direction Mare à Boue, je vais parcourir les 10km avec un jeune Réunionnais super sympa.

On va se taper plus de 500m de descente,  longeant des parcelles clôturées par des fils barbelés (parfois penchant dangereusement sur le sentier) Nous passons d’une parcelle à l’autre en grimpant quelques échelles en bois, en dévalant des sentiers ravinés mais secs, pour enfin arriver sur la route.
Encore  4km à faire et ce sera le ravito.
Comme prévu, 2 bons kilomètres avant le ravito, je retrouve Chantal , Anny et Cyrille.
Nettoyage rapide, changement de tenue, je donne des piles à recharger et en récupère d’autres (je ne veux pas renouveler l’erreur de 2010), je bois un schweppes agrumes et récupère des pâtes de fruits.
10 mn après je repars, notre prochain rendez-vous sera Cilaos.

Km 52 (pas 50…) Mare à Boue (il est 08h10) : j’ai faim, je demande des coquillettes et 2 morceaux de poulet.
Ensuite 2 bananes entières et des quartiers d’orange. Ca suffit à caler mon estomac
J’ai prévu  25’ pour les 2 pauses, c’est pile poil
Je repars avec le jeune, mais on a tous les 2 des difficultés à relancer la machine à courir…
En regardant devant et derrière, on voit que c’est pareil pour les autres.
Mon coéquipier me dit qu’il va falloir s’économiser, car il va falloir grimper à coteau maigre, se taper les échelles, puis la montée vers  Kerveguen, descendre dans la ravine Benjoin et remonter sec de l’autre côté, pour enfin descendre vers Cilaos.
Je ne lui demande pas, mais je pense qu’il connaît bien le coin, car il m’a débité ça d’un trait, sans rien lire…  on verra bien.
Au bas d’une descente, je me retrouve nez à nez avec Séphora et je m’appuie sur son épaule pour éviter de tomber.
Je ne l’ai pas reconnue tout de suite, elle est assise sur une racine, casquette sur la tête, en train de prendre un gel.
Greg me dit qu’elle fait une hypo.  Dans mon esprit elle a besoin de recharger ses batteries, ça ne m’inquiète pas trop. Je repars et en leur disant à tout à l’heure vers mare à Joseph, persuadé qu’ils vont me rattraper un peu plus loin.
Seuls souvenirs de cette portion : le terrain est sec, très sec, la montée m’a paru longue, mais pas fatigante.
Par contre, pour descendre sur Cilaos, la descente méritait toute mon attention

Km 65 Cilaos (13h00) Déjà !  
Récupération du sac, nettoyage du gars, changement de fringues et on va s’installer à l’autre bout du stade.
J’ai fait le choix de ne pas manger au restau du stade.
Ce sera un  sachet  Energy Team  (merci Bertrand), des bananes, de la confipote et un pain aux raisins pour compléter.
Un peu de repos pour digérer et regarder et répondre à quelques messages:

Puis départ pour le Taïbit : je me suis arrêté un peu plus d’une heure comme prévu.
Ce sera la 1re fois où je verrai le Taïbit  de jour, mais pour atteindre le pied, c’est loin…
et il faudra se taper la cascade de bras Rouge (d- 300m) ça monte, ça descend, ça monte, puis ça descend, ça remonte pour arriver au ravito sur la route : 2 oranges plus tard, je repars (j’ai mis un peu plus de 2h)

Pour ceux qui ne connaissent pas,  un  ‘tisaneur’ est installé dans la montée (le tisaneur des Salazes).
Il propose  une décoction appelée l ‘ascenseur’:  elle n’aurait pas son pareil pour donner un bon coup de fouet aux organismes fatigués.  

Une expression populaire dit  ‘le monde est petit’’ hé bien oui..  j’ai aperçu la lampe frontale qui m’a été ‘empruntée’ lors du raid du morbihan..  (elle a une particularité visible au niveau du serre tête) elle était posée sur un tonneau.. mais le temps de réagir, de poser ma tasse et de me lever,  l’emprunteur était reparti dans un groupe. J’avais des doutes sur lui, maintenant je sais ...

Pendant l’ascension du Taïbit,  je réalise que les bâtons ne m’ont pas manqué un seul instant et que je suis ‘facile’ lorsqu’il faut grimper.
Un peu avant le sommet, je reçois un message de Chantal : Thierry et Greg ont abandonné à Cilaos et Séphora qui a abandonné à Mare à Boue, a été évacuée par hélicoptère (hypoglycémie sévère). Merde, je n’avais pas vu que l’état de Séphora était si grave. Greg, je devine pourquoi il a arrêté, mais Thierry je ne sais pas encore (barrière horaire ?)
La montée du Taïbit s’est bien passée, j’approche de Marla, la nuit est tombée et on voit le brouillard arriver.
Ca me gêne, alors je fais le dernier km la frontale de Gilles à la main, en lumière rasante (pour mieux voir les têtes de roches.)

Km 77 Marla (18h44) sur l’herbe, en plein courant d’air, il y a une trentaine de couvertures de survies avec des pieds qui dépassent. Il  commence à faire froid, ils doivent se peler
Les directives du responsable de poste sont simples : les lits sont réservés aux personnes blessées ou dont l’état justifie qu’elles s’allongent :  personne d’autre ne doit dormir sous les tentes, donc vous  restez dehors.
En clair, circulez on ne veut pas de vous ici.
Un bon repas, un café, le plein et c’est reparti après 30mn de pause.
direction le col des Bœufs, pointage après 2 km de descente et en route vers le sentier scout
Malgré ma pause à Marla, arrivé la plaine des merles (km 85) j’ai un petit coup de mou et comme j’avais prévu de dormir par ici, je cherche un coin, sors la couverture de survie, mets le réveil et la montre et essaye de dormir une heure.
Pas de bol, lorsqu’il y a du vent ! les gousses (tamarins ?) se cognent entre elles … et ça fait un sacré bruit
Au bout d’une ½ heure ça me gonfle, je remballe et je repars.

Km 87 Sentier Scout (il est 23h40) c’est la partie du circuit que j’appréhende le plus  (je suis sujet au vertige).
Il faudra descendre presque 900m sur 5km. Ca commence avec le vide à droite, puis on traverse une ravine, le vide est alors à gauche, puis on passe sur une crête nue avec le vide à gauche et à droite et parfois il y a un gros rocher au milieu et on recommence…  
J’ai été seul sur la majeure partie de cette portion, puis ai été rattrapé par 2 italiens.
L’un me dit qu’il reste 200m à son altimètre, ils resteront avec moi pour profiter de l’éclairage, les 2 devant côte à côte et moi 3 ou 4m derrière.
A un moment, celui qui était côté ravin a posé une question à l’autre, l’a regardé, n’a pas vu qu’il y avait un virage.
Un cri et il est tombé dans le ravin…
Il a eu une chance inouïe, il n’est descendu que sur 3m et s’est retrouvé entre les 2 seuls arbres présents à cet endroit, coincé contre un fangeant (tronc noir avec des épines) et un autre arbre
Ca n’a pas été facile pour le remonter, il avait de belles coupures à un mollet,  sous une cuisse et  mal au genou.
Après les pansements, il était remonté comme une pendule il fallait y aller, il fallait y aller.
Peu avant le pointage, je me suis posé à côté du chemin et ai dormi ½ heure

Km 94 Ilet à Bourse (il est 3h20) il était temps que ça se termine. Maintenant, ça va être une succession de toboggans me dit un local. Tu parles, des grands toboggans oui.

Km 97 Grand Place (4h25) ça a été moins difficile que je le pensais
Le rituel habituel, le plein, une ou 2 bananes entières, 1 ou 2 oranges en quartier à sucer, de la soupe etc
Le hors d’œuvre avant le maïdo, maintenant que nous sommes descendus, il faut remonter à Roche Plate +600m.
Pour y aller ça ne fait pas que monter, ça descend aussi..  pire que les toboggans,  c’est une succession de montagnes russes (sans looping) pour atteindre Grand Place. On n’a aucun répit.
Je n’ai pas calé en montant, mais qu’est ce que j’ai galéré dans les descentes… le sol étant sec et poussiéreux mes chaussures n’accrochaient pas et je glissais, je glissais. J’arrivais à me rattraper mais parfois je finissais sur le derrière.
Un peu avant 7h – avant  Roche Plate-  j’ai eu un gros coup de stress après une glissade et un pied dans le vide.
Là je me suis dit si je continue comme ça, je vais finir dans le ravin.
Sans m’occuper de l’heure, j’ai  appelé Chantal et lui ai demandé de m’acheter dans n’importe quel magasin une paire de trail, avec de gros crampons et en taille 9.
Ensuite, je suis resté un bon moment assis, j’ai mangé, bu et suis reparti en regardant le paysage.

Km 105 Roche Plate (8h34) il y a du soleil, des cartons par terre et une partie ombragée.
Je mange  -me gave plutôt- et m’installe sur un carton (réveil et montre calés sur 30mn)
Là je m’endors comme une masse et me réveille avec la sonnerie du téléphone.
Je fais le plein des bidons et pars vers le Maïdo, il est 9h30.
La montée au maïdo : je ne l’ai pas trouvée si difficile que ça. Elle se décompose en 4 parties
La première est  technique, de gros rochers, pose des pieds délicate
La seconde ressemble à la 1re mais les rochers sont plus faciles à aborder
La troisième idem à la 2ième  moins de gros rochers
La dernière est  nettement plus facile et  en plus il y a des sentiers qui amènent rapidement au sommet.

Le sommet (km 109), j’y suis arrivé à 11h30, là m’attendaient Chantal, Anny, Cyrille et une paire de chaussures toute neuve !
Nettoyage du bonhomme, changement de vêtements, troc de piles, récupération du GPS, un coup à boire : le tout en 15mn. Puis direction le pointage (à un bon kilomètre et demi) jusqu’où Cyrille m’accompagnera.

Km 111 Maido Tête dure (12h35)
Je mange, je fais le plein et m’apprête à quitter les lieux avec un nouveau coéquipier, lorsque des ‘bénévoles’ nous interpellent et nous proposent un  massage : elles n’ont rien à faire.
Pourquoi pas, ma seule gêne se situe au niveau de l’attache des quadri aux genoux (le vaste interne ou un nom ressemblant)
Problème, elles n’ont pas de crème de massage… Ca commence bien.
Le gars a de la nok, ça ira pour nous deux.. une lui masse les mollets et l’autre me masse au niveau genou/cuisse.

Pourquoi je vous raconte ça me direz-vous ?
Eh bien, c’est à partir de là que mes misères ont vraiment commencé.
Pour faire pénétrer la nok il faut masser, elle a massé et longtemps (peut être trop)
Je suis reparti sans le gars qui s’était endormi sur le lit de camp.  
Le problème et que pour aller à Sans Souci, je n’ai jamais pu courir ! j’avais les genoux comme engourdis, ankylosés.
Les étirements n’y faisaient rien, je pouvais ensuite courir sur  5, 6m et ensuite ça revenait.

J’ai  donc tout fait en marchant. C’est vraiment  dommage, car  le parcours descendant était facile.
J’aperçois un paparazzi (Thierry) qui m’accompagnera sur le dernier km de route.
J’essaye de courir un peu avec lui, mais au bout d’une dizaine de mètres, je dois renoncer.  

Km 124 Sans souci (17h12)
j’arrive au bon moment au ravito, il y a des crêpes !! j’en prends 2 au Nutella  (c’est bon le Nutella, hein Laurent ?)
après avoir fait le plein du corps et des gourdes, je repars pour le stade : ça descend tranquille,
Il faudra ensuite traverser de la rivière des galets, se taper une belle montée,  un petit sentier et pour arriver sur la route qui nous amènera  au stade. Je n’ai pas besoin de courir, ça se fait tranquille.

Km 130 Stade Halte là (19h05)
Récupération du sac d’assistance, nettoyage de l’individu,  je m’installe sur le lit de camp :  j’ai prévu de dormir  1h.
Malheureusement des petits cons s’amusent dans le stade avec des sifflets (et je n’ai pas de bouchons d’oreille)
Ce sera donc une grosse sieste en morse.
Il est plus de 20 heures, je vais aller manger. Au menu, du riz, du poulet grillé, du poulet (autrement) de la saucisse : je suis preneur. En boisson, pour la 1re (et dernière fois) ce sera la boisson préférée de Pierre (du coca..).

Ensuite, départ vers  La possession  
Après la grotte Kalla on descend dans une ravine où il faudra bien s’accrocher, c’est glissant et pas facile…
Et quand on a pas de chance, on n’a pas de chance !
Entre chaque coureur solitaire (ou duo de coureurs) il y avait entre 50 et 100m et on trouve le moyen de tomber sur un bouchon !!
On est resté plus de 30mn à attendre, parfois à gueuler, à crier, mais ça ne décoinçait pas. Pire qu’à Mont Vert.
Et derrière ça s’agglutinait, ça s’agglutinait…
Finalement ça s’est libéré.  J’ai  doublé la raison du blocage sur une partie plate et roulante : un balaise d’au moins 1,90m (90kg au bas mot) qui boitait.
Vu le regard qu’il lançait à tous eux qui le doublent, personne ne l’a encouragé.
On apprendra plus tard, qu’il s’est fait une entorse avant Sans souci.
Je zapperai le reste de cette partie (chemin Ratineau) qui ne présente aucun intérêt tellement elle est chiante  à faire, alors s’il faut la raconter en plus.

Pk 143 La Possession (01h20)
Petit ravito type marathon, identique aux précédents..  
Côté fruits, ils ont ajouté des pommes. En plus des morceaux de pain/pâté, je me  ‘taperai’ mon dessert habituel : des oranges

2h00 Départ pour le chemin des anglais : mes genoux me semblent  moins engourdis.
Pour le grimper pas de problème, mais pour le descendre, qu’est-ce que j’ai galéré !!
je pensais avoir touché le fond en descendant vers Sans Souci, mais je me trompais lourdement…
parfois je devais m’appuyer sur les rochers qui bordaient le chemin. Là, j’aurai aimé avoir un bâton pour m’appuyer.

Pk150  Grande chaloupe (5h00) ce sera  le dernier point d’eau avant le Colorado.  
Vers 7h 30, Je vois la sphère blanche mais je n’ai plus d’eau et il fait chaud.
M’entendant râler contre l’organisation, 2 dames qui attendent un coureur proposent de  l’eau fraîche.
Leur voiture est à 300m. Qu’à cela ne tienne, on y va, et là c’est le bonheur !  1,5l d’eau fraîche et une confipote en plus. Le tout bien frais !!

Pk 159 Colorado (8h20)
Dernier ravito, l’eau n’a pas le même goût que celle donnée un peu plus tôt...  proviendrait-elle  du robinet ?
Bon , il faut y aller. Je sais que ça  va être dur, très dur car maintenant il fait très chaud et ça ne fait que descendre…
Les derniers kilomètres de descente vont s’avérer compliqués.

Pk 163 La Redoute (10h39)
Je termine avec  des coureurs de la Mascareignes  J’ai mis 59h39’ c’est pas le top
Mon tableau de marche était basé sur 57h30 avec un rab de 2 heures supplémentaires (si besoin) et..  j’en ai eu besoin. En 2010 j’avais mis 56mn de Colorado à la Redoute.  
Là, j’ai mis 2h20 (ça se passe de commentaire)
                - - - - - - - - - - -

Points positifs :
- Les bénévoles : toujours le sourire, serviables,  disponibles.
- mon assistance : toujours présente quand il le fallait.
- mes pieds : aucun souci de ce côté là, je les ai bien ‘tanoké’ pendant un mois.

Points négatifs :
- le double-arrêt :  à ne pas faire.. c’est une double perte de temps, la relance est très difficile (mare à boue / maïdo)
- les ravitos intermédiaires : je ne me souvenais pas qu’ils aient été aussi peu achalandés les autres années.
  à mon avis, il faudrait se faire ravitailler par son assistance (petits sandwichs  jambons/gruyère – eau – confipote-)
- l’interdiction de se reposer sous les tentes    
- le ‘ blocage’ de mes genoux en descente:  je ne sais toujours pas ce qui m’est arrivé…
  Pourquoi uniquement au moment des descentes et pas lors des montées ?
  est-ce le stress, la fatigue, le massage appuyé, l’utilisation de la nok, un manque de fer  (ça, ça m’étonnerait !)  
  Tout s’est déclenché après le massage,  pourquoi me suis-je fait masser ? je n’en avais pas besoin
- j’ai pris le départ en ‘’sous poids’’ -2kg par rapport à mon poids de forme. Dès l’arrêt de l’entraînement, j’ai
 pourtant beaucoup mangé, mais j’ai continué de maigrir.

Quelques réflexions :
- Le parcours est devenu très exigeant tant au niveau physique que mental, il n’autorise plus l’à peu près.
  à noter que j'ai fait les 60km derniers kilomètres sans courir et je suis resté dans les barrières horaires
  (de Roche Plate à La Redoute) je ne dirai pas que tout le parcours peut se faire en mode randonnée, mais le dernier tiers, oui.
- j’aurai dû insister pour que Thierry parte avec moi : on connaît nos points forts, points faibles et ceux de  l’autre.
- Reviendrais-je une quatrième fois? Aujourd’hui, je ne sais pas…  
 Pour le moment, je cherche sur quelle grande course je m’alignerai en 2014 (le GRP, Andorre ?)
 Arnaud m’a dit un jour : ‘’pourquoi refais tu la même course ? il y a plein d’autres belles courses’’

Un grand merci
à tous pour vos messages d’encouragements, ça fait réconforte et fait plaisir.
à Anny et Cyrille (pour leur disponibilité, leur gentillesse)
à Thierry et Vanessa, qui sont venus exprès de Saint Louis pour m’encourager.
à Chantal (attentionnée, le sourire et l’œil à tout)

Après une bonne douche au stade de la redoute et le retour au Guillaume, direction le lit.
Réveil tranquille vers 17h et puis …..  Champagne, ça s'arrose !

Le lundi nous sommes partis 15 jours à  Maurice (hé ben c’est plat !  et on en a vite fait le tour…)

Patrice

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CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013 Empty CR des TTTistes de la Dagonale des fous 2013

Message par stephane37 Jeu 31 Oct 2013 - 12:10

Alors quelques explications sur l'histoire du grand raid de la Réunion 2013.

Déjà, ça commence mal, 2013, ne faut pas être superstitieux !!!

Ensuite, nouvelle ville de départ, St Pierre, je prend mon temps,
j'apprécie la ferveur populaire, je suis dans le peloton durant toute la
partie goudronnée.

On traverse les champs de cannes à sucre, le terrain est gras
mais je trottine jusqu'à ce qu'on arrive dans une forêt, petit chemin,
15km de fait et ça ralenti. Au 18e km ça s'empire, on est tous à l'arrêt.
Il est 2 heure du mat, habituellement, à cette heure là je dors...
Donc, l'activité étant quasi nulle, je me prend un grand coup de massue,
une grosse envie de dormir. Plus d'une heure bloqué dans ce passage.

La course reprend difficilement, mais j'enchaine sur une autre erreur,
j'ai du mal à m'alimenter. Rien ne passe, je ne veux manger que du salé.
Malheureusement, il faut attendre 40km pour trouver un bouillon avec
des pâtes. Trop tard, la première hypoglycémie est passée et j'ai
toujours envie de dormir.

Je me pose au ravitaillement du 50e, Mare à Boue, mais temps sec donc
pas de boue. L'assistance personnelle est présente, donc j'en profite pour
me reposer et faire une sieste éclair de 15min chrono. Je repars et c'est
15km à avaler avant de retrouver toute la famille à Cilaos.

En gros, 10km d'ascencion et environ 1000m de dénivelé. Un vrai calvaire,
je m'arrête toutes les 30min et encore des fois moins. Avant d'arriver
sur la descente du chemin Kervégen, je décide de jeter l'éponge à Cilaos.
J'ai bon faire tous les calculs, la barrière horaire est à 18h45, j'estime mon
arrivée à 17h. Le temps de se refaire une santé, je devrai repartir limite.

Donc, la sage décision est de rester là. Pas l'envie de courir après la montre.
Pourtant le physique est là, pas de douleur, mais l'impression que je ne suis
pas dans les temps et ça me sape le moral... On prend la route pour rentrer
et à peine le moteur de la voiture en marche que je m'endors.

Le lendemain, je me projette déjà sur l'année prochaine, comment organiser
ce nouveau challenge, quitte à ne venir qu'une semaine !!!

Les regrets d'avoir abandonné naissent, se dire que j'aurai pu continuer et peut
être réussir à franchir la ligne d'arrivée. Ce sentiment de victoire me manque,
je suis vraiment frustré de ne pas avoir fait tout ce beau parcours. Même si
je le fais en mode randonnée, ça n'aura pas la même saveur...

Enfin, ce que je garde en tête, ne pas rester sur un échec !

Merci d'avoir lu ce compte rendu,
et à très vite pour la suite des aventures.

Thierry

stephane37
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